vendredi 20 janvier 2012

Wko+ ou Golden Cheetah? Partie 3.

Que demande-t-on entre autres à un logiciel moderne de traitement des données d'entraînement? Et bien quelque part il doit être capable de prévenir l'athlète lorsque sa quantité d'entraînement, disons l'impact journalier de ses séances, dépasse un certain seuil au delà duquel le risque non pas de surentraînement, mais tout simplement de "surdose" est atteint.

Depuis 2007 que j'utilise wko et un SRM, j'ai pu souligner quelques périodes pendant lesquelles une évidente "surdose" m'a conduit à une fatigue physique et donc à une baisse très nette de motivation.
J'ai de toute évidence à l'esprit un moment  pendant ces dernières saisons qui représentent bien ce phénomène:
En 2010, le début de l'année est excitant et je me lance dans tous les Rallyes de la région, avec mon club, dans une ambiance qui engage à pousser la machine un peu fort, en ce premier trimestre. Je me retrouve fin Mars 2010 avec un pic de forme, qui ne servira donc à rien si ce n'est me faire plaisir (c'est déjà pas mal!).
Puis le beau temps arrivant, je me retrouve en Avril et Mai avec pas mal de cyclosportives, peu de récup, toujours un boulot prenant, et un vieux coup de calcaire en Juin qui me conduira à abandonner la Marmotte au pied de l'Alpe en Juillet.
A l'époque je n'utilisais que wko, et mon CTL se situait dans une zone certes élevée, mais déjà atteinte auparavant sans problème:


Comme j'ai pu constater ce phénomène à plusieurs reprises, j'en ai conclu que le modèle de Hunter et Coggan, le fameux CTL, ne me convenait pas, en tous les cas qu'il ne m'apportait pas les informations souhaitées. Si on regarde bien la courbe ci dessus, la limite entre le CTL "optimal" du pic de forme (par exemple en Novembre 2009) et le CTL de la fatigue en 2010 est très mince, il est impossible de prédire finement la situation.

En revanche, Golden Cheetah permet d'utiliser de façon très simple d'autres paramètres fondés sur des algorithmes de calcul différents: J'ai trouvé que les "Daniels points", du nom d'un coach US, me conviennent beaucoup mieux, car bien plus utiles dans la prévision de la fatigue:


Ces 2 graphiques concernent exactement la même période, or les courbes sont très différentes. Bref, cela peut ne pas être le cas de tout le monde!

Autre avantage: Il est possible de surveiller la pente de ces courbes sur GC. En effet, une augmentation trop rapide de la courbe des Daniels points à long terme peut engendrer de la fatigue; il est conseillé de ne pas dépasser 5 points de plus par semaine, et évidemment de ne pas accumuler les semaines avec +5.

Voici un exemple sur mes saisons 2010 et 2011, avec toujours ce pic de fatigue en Juin 2010.


Les barres bleues déterminent les augmentations d'une semaine sur l'autre. On voit très bien l'accumulation de ces barres vers +4 ou +5, entre Février et Juin 2010...

Bon, voilà encore de quoi enfoncer des portes ouvertes, mais si ça peut aider...;-)

1 commentaire:

Patrick BERNARD a dit…

Du joli boulot, cette série d'articles. Dans une autre vie, je crois que j'aurais pu pratiquer le vélo avec cette approche pointue, et conçois très bien le plaisir qu'on peut en retirer. Dans celle-ci, de lire des narrations comme la tienne sont déjà une source de satisfactions.
A propos de "surdose", je suis toujours perplexe pour aussi une possibilité de l'organisme de l'encaisser puis de la dépasser. Par exemple, on entend souvent dans le milieu professionnel que de finir un grand Tour fait franchir un palier.
Par ailleurs, je me souviens d'un article dans Sport & Vie à propos de cas d'irréversibilité de surdose entrainant un fort ralentissement définitif de la régénération musculaire après l'exercice. Je ne l'ai jamais retrouvé et le regrette.
A bientôt