lundi 2 juin 2008

Heart rate variability, suite

Avant de poursuivre sur l’utilisation pratique de la mesure de la variabilité de la fréquence cardiaque (HRV Heart rate Variability en Anglais), il est bon de donner quelques définitions et de fixer les idées à l’aide d’informations glanées ici et là, sur des sites ou dans des publications officielles.

Tout part du système nerveux autonome, para et orthosympathique. Disons pour simplifier que l’orthosympathique est un accélérateur cardiaque, augmente le métabolisme du glucose, apporte du sang en grande quantité aux muscles, bref, il est très utile pendant l’effort. Il a son petit copain le parasympathique qui est là globalement pour équilibrer ses ardeurs et éviter que la machine ne s’emballe. C’est globalement comme ça que fonctionne le corps, un équilibre entre structures excitatrices et inhibitrices.

Le HRV augmente ou diminue en fonction de l’activité sportive, il a tendance à diminuer dans les heures qui suivent un entraînement intensif et à s’équilibrer ensuite. C’est tout simplement en raison de sa dépendance vis à vis du système neurovégétatif dont nous venons de parler. Le challenge consiste à extraire des mesures directes de la variabilité quelques paramètres utilisables rapidement, dans l’optique de mieux connaître l’état de fatigue d’un athlète. On peut aussi médicalement utiliser ces facteurs (Diabétiques, cardiaques, ICU, etc.…), mais ceci ne nous intéresse pas ici.

A partir d’un enregistrement de RR que nous avons vu dans ce post, il est possible grâce à un tour de passe-passe mathématique d’obtenir ce type de graphique :Sans entrer dans les détails (trop fastidieux et long, ce n’est pas le propos), on obtient ces paramètres :
- SD1 : Témoigne de l’activité parasympathique seule
- SD21/SD2 : Témoigne de l’activité orthosympathique seule
- LF (low fréquence : 0.04/0.15 Hz) : Témoigne de l’activité orthosympathique
- HF (high frq : 0.15/0.4 Hz) : activité parasympathique
- LF/HF : rapport évoquant la récupération du tonus normal et équilibré du système.

Ce qu’il faut retenir pour bien comprendre la suite, c’est que chaque athlète possède ses propres valeurs de référence qu’il faut donc mesurer lors d’une période de repos, et que son programme d’entraînement fait varier toutes ces valeurs. Lors d’une course par exemple, le tonus orthosympathique est très augmenté, ce qui provoque une augmentation de SD1/SD2,, une diminution de SD1, une augmentation de LF et une diminution très forte de HF. Ceci prend un temps donné pour se rééquilibrer, donnant ainsi une idée des facultés de récupération du sportif, avec souvent un effet rebond qui dure quelques heures voire une journée ou deux, pendant lesquelles le parasympathique prend le dessus, c’est la surcompensation. On recherche souvent cet effet en organisant les séances avant une échéance importante.

En réalité, on utilise SD1 et SD2 comme référence à un moment donné de la saison par rapport à un autre moment ou à une saison précédente. On établit ainsi une courbe de suivi de SD qui est nécessaire pour comprendre la condition physique du sportif dans un laps de temps assez long, de l’ordre du mois.
En revanche, les courbes issues de HF et LF renseignent plutôt sur une récupération, le lendemain d’une course par exemple, et sont utilisées au jour le jour afin de moduler l’entrainement à très court terme.

Voilà tout ceci simplifié à l’extrême, sans doute très imprécis mais qui donne une petite idée de cette façon un peu high tech d’aborder le sport…

Nous verrons dans un prochain post différents cas de figure de récupération et de fatigue illustrés par les graphiques de HRV, et surtout l'importance des conditions de collecte des données.

2 commentaires:

bugno a dit…

Superbe article, merci!

Obelix a dit…

merci! J'espère ne pas avoir écrit trop de bétises...et avoir assez de volonté pour collecter des valeurs sur quelques mois!